Nous sommes des rêveurs et nos songes nous conduisent vers des mondes fantastiques. Voilà ce que nous voulons. Sans doute sans oser le dire. Peut-être même sans nous l'avouer. Sommes-nous privés de magie depuis toujours, au point que nous l’espérons, nous la cherchons, confusément, partout ? Ou est-ce, au contraire, que nous l'avons jadis si bien connue qu'aujourd'hui nous désirons tant nous y replonger ?
Il faut bien des recommandations, des lois, des convenances pour nous convaincre de ne pas céder à la tentation de l'irrationnel, de l'utopique, de l'extravagant. Pour faire taire élans, pulsions, désirs qui nous pousseraient vers l'aventure, l'inconnu, le risque. Et la beauté, infinie, l'ailleurs préservé de toute souillure, et l'évasion, le geste poétique, et l'harmonie des sphères, l'envol de l'oiseau libre, et la plénitude, enfin sans entrave, les chaînes maintenant brisées, pour suivre, hors d'haleine, la course des vents. Toutes choses parfois dites incongrues, insensées, déraisonnables, par celui se contente pauvrement des nos réalités immédiates, triviales et déprimantes, et plus encore, dénuées de tout romanesque, cette saveur incomparable.
Celui-là a des yeux mais plus rarement un regard. De ceux qui perçoivent précisément cette magie, se dévoilant, sans bruit, ou surgissant de l'ordinaire, mais dans tous les cas offerte.
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